Toutes les indications de cette page se réfèrent à ce schéma pris dans un but d’explication. Se reporter également aux glossaires pour les termes employés.
Vous avez bien suivi tous les points abordés précedemment et, pour mémoire, fait les choses suivantes qui sont pratiquement indispensables:
Vient donc le moment de mettre sous tension et là, notamment s’il s’agit de vos premières restaurations, quelques craintes peuvent subsister...
Avant d’aborder les solutions possibles de contrôle autres que la mise sous tension directe, voyons déjà un point important: Les châssis tous courants.
Nombreux et allant des années 30 (postes économiques, postes pour secteur continu...) aux années 60 (poste de chevet 110V...), ces appareils ont directement leur châssis relié au secteur ou par le biais d’un auto-transformateur trompeur. Ces appareils sont totalement hors normes de nos jours.
Le dépannage de ces appareils doit impérativement se faire au travers d’un transformateur d’isolement
(attention, pas un auto-transformateur: vérifiez l’isolement entre primaire et secondaire)
Dans le cas contraire, il y a un danger sérieux d’électrocution, notamment si vous oubliez et que vous décidez d’utiliser des appareils de mesure reliés à la terre (oscilloscope, générateur HF...).
Ce transformateur vous servira également pour passer de 220V à 110-127V, tension unique de nombreux postes de chevet des années 50.
Ceci fait, vous pourrez même relier le châssis à la terre, ce qui évitera de le faire pas le biais de l’appareil de mesure.
Attention: Un poste secteur, prévu pour courant alternatif et donc équipé d’un transfo censé isoler le châssis du secteur, peut également se comporter comme un poste tous courants.
Il y a au moins deux raisons principales pour cela:
Pour la première raison, le transformateur doit tout simplement être remplacé ou, pour les plus aventuriers, débobiné et restauré.
Concernant le(s) condensateur(s) entre châssis et secteur, ils peuvent dans la majorité des cas être purement et simplement supprimés, ils ne servent que comme prise de terre alternative pour le retour antenne. Ce sont des condensateurs au papier à l’origine et dans la majorité des cas, ce qui signifie qu’ils ont de fortes chances de fuir.
Ils peuvent également être remplacés mais par des condensateurs de classe X2 prévus pour être sur le secteur.
Venons-en aux moyens alternatifs (dans le sens autres) avant la mise directe sous tension secteur.
Phase 1
L’une des méthodes consiste à travailler totalement en statique, c’est à dire sans brancher le poste au secteur et après avoir enlevé tous les tubes (repérez bien leurs positions initiales).
Sur la ligne haute tension, on y connectera une alimentation stabilisée (tension de sortie entre 30-100 volts) et si possible munie d’un limiteur d’intensité. Le limiteur indiquera de suite un défaut d’isolement violent et évitera de détruire des éléments importants. Le débit sur la haute tension excède rarement les 100-120 mA en fonctionnement normal. Le schéma prend l’exemple d’une alimentation 50V.
La tension appliquée permettra de contrôler tous les autres points de l’appareil (tensions sur les grilles-écran, diviseurs de tension...) où l’on devra trouver des tensions dans la proportion de:
Tension de l’alimentation stabilisée/Tension nominale de fonctionnement.
Toutes les tensions données en bleu sont celles que l’on doit trouver pour le schéma donné en exemple (approximativement, les résistances peuvent avoir changé de valeurs ainsi que la résistance d’entrée des contrôleurs actuels). Pour l’appareil dépanné, un rapide calcul des diviseurs donnera la tension approximative à y trouver.
Cette mesure en statique permet de vérifier, en une seule fois et quelques mesures, qu’il n’y a pas de court-circuits, de fuites notables des découplages, de la tension sur l’anode de la finale, zéro volt sur la (les) grille...
Phase 2
Si tout est correct, on peut replacer tous les tubes, sauf la valve de redressement (sur un poste alternatif), seule la chaine des filaments sera alors alimentée.
Sur la ligne haute tension, on y laissera l’alimentation stabilisée. La tension appliquée permettra de faire fonctionner l’appareil en dynamique mais sous tension réduite. Les tensions préalablement relevées seront différentes (inférieures) par rapport à la méthode statique compte tenu du débit des tubes.
Si le schéma réel de l’appareil est en main, ce sera encore plus facile et toute fuite non décelée avec un ohmètre à pile sera mise en évidence par ces différentes mesures de tension. Avec une alimentation stabilisée allant jusqu’à 100V, de nombreux postes arrivent déjà à gazouiller d’ailleurs.
Si tout semble correct, on replace la valve de redressement et zou... Il y a un moment, faut bien y aller...
Evidemment, pour la phase 2, le retrait de la valve ne peut se faire dans le cas d’un tous courants puisque cela entraînerait le non fonctionnement de la chaine filaments. Dans ce cas on appliquera la même méthode mais après avoir débranché la sortie HT de la valve.
C’est une seconde solution. Le variac est un transformateur (ou plus souvent auto-transformateur) dont l’enroulement secondaire est parcouru par un curseur qui permet de faire varier la tension alternative de sortie de 0 à 100% de la tension d’entrée. Il sera évidemment placé à la suite du transformateur d’isolement.
Il permet ainsi une mise sous tension progressive de l’appareil à tester sous l’oeil attentif du testeur. Méthode plus empirique dont le but principal est plus axé sur la surveillance de toute odeur anormale, de bruits incongrus, d’étincelles imprévues...
Car il ne faut pas oublier qu’avec cette solution, on ne dispose plus de la limitation d’intensité mais seulement des fusibles présents dans les circuits.
Ceux qui restaurent de nombreux postes auront sans doute fortement envie de se fabriquer une station d’alimentation, équipée du transformateur d’isolement, du variac, d’une prise de terre et fournissant sur des prises différentes le 110V, 127V, 220V, le secteur variable, un petit différentiel (sens de branchement de la prise secteur des tous courants), voltmètre, ampèremètre, etc, et pouquoi pas une alimentation haute tension variable souvent bien utile.
Après ces premiers contrôles, vous avez toutes les chances d’avoir un appareil opérationnel. Ces contrôles évitent bien souvent la destruction d’éléments vitaux comme le transformateur de sortie, d’alimentation... liés à une mise sous tension précipitée.
C’est seulement alors, alimenté sous sa tension nominale, que vous découvrirez peut-être d’autres pannes (intermittentes, accrochages, manque de puissance, les possibilités sont nombreuses) ou un poste muet car désaligné.