Restaurer, oui mais comment...

A/ Introduction

Conserver ou retrouver au plus possible l’état d’origine: Tel doit être votre leitmotiv tout au long des étapes qui vont suivre.

Pour la partie électronique, il existe trois types de restauration (sans compter la gastronomie).

1/ Celui, qui remplace simplement le minimum de composants pour que l’appareil re-fonctionne: C’est le minimaliste. Le résultat est là mais à plus ou moins brève échéance, l’appareil souffrira peut-être de nouveaux maux ou pannes intermittentes liées au retour du fonctionnement régulier.

2/ Celui qui remplacera tous les composants connus pour être critiques. Condensateurs de liaison et de découplage, résistances carbonisées ou simplement noircies, vérification des lampes, des ficelles et caoutchoucs (passe-fils, supports de CV) sont à son programme. Ce type de restauration assure la pérennité du fonctionnement (enfin, en principe).

3/ Vient enfin celui qui décâblera complètement l’appareil, après avoir pris maintes photographies du châssis et du positionnement des composants, schéma et documentation sous le coude. C’est un travail admirable mais qui prend un temps énorme. La restauration en est ramenée au niveau du composant lui-même et produit un appareil proche de l’état neuf au niveau électronique.

Entre tous ces comportements, chacun peut y prendre le meilleur de ce qu’il pense en fonction de son temps, de son budget et de sa patience ou son savoir-faire.

Conserver l’état d’origine veut-il dire que remplacer des composants défectueux par des composants modernes est une hérésie?

Si essayer de remplacer une détection à galène par une diode germanium ou encore une valve introuvable par des diodes sèches peut faire frémir bon nombre de collectionneurs, il faut bien avouer que trouver des composants anciens s’avère souvent être une gageure.

Heureusement, au niveau des condensateurs par exemple, qui sont de loin les composants les plus vulnérables vis à vis du temps, il existe encore d’importantes possibilités de récupération, notamment sur les chassis de TV sans circuits imprimés.

Le meilleur compromis consiste donc à remplacer en gardant au maximum les caractéristiques et l’aspect d’origine... Nous verrons aussi plus loin, au niveau du chapitre "Les composants", que certains d’entre eux peuvent être ’rénovés’ en mettant du composant moderne à l’intérieur du boîtier du composant ancien (chimiques de filtrage, de découplage, voire certaines résistances bobinées etc).

La phase de démontage d’un appareil doit toujours être attentive. Avant le démontage d’un chassis, il peut souvent être intéressant d’observer si aucune ficelle ou câble d’entraînement du CV et de l’aiguille n’est cassé (ou prête à casser pour cause de CV grippé par exemple).

Avant de tourner la commande des stations comme un malade, le relevé du trajet d’une ficelle rompue sera souvent plein d’enseignement car certains d’entre-eux sont parfois très complexes.

Il n’y à rien de plus rageant que de passer 2 heures sur une ficelle pour s’apercevoir en final que les stations sont inversées par rapport au cadran, loi de Murphy aidant . Ceci d’autant que les documentations techniques ne fournissent que rarement ce tracé.