Sujet : sonorette 33, une belle restor... en vue!.. Nouveau | De Jacques (webmestre) Le 05-09-2007 à 10:12 sta |
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§ tiré du site de feu Jacques Riethmüller sur la détection plaque.
Il y en a bien d'autres mais j'aimais sa façon de raconter...
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Note sur la détection de la modulation d'amplitude.
Le courant alternatif induit par l'onde incidente ( ou celui à moyenne fréquence après conversion ) ayant par nature une valeur moyenne nulle à tout instant, quelle que soit son amplitude, il faut, pour récupérer l'information véhiculée par la variation de cette amplitude, faire apparaître une "valeur moyenne instantanée" dont la grandeur reflète l'amplitude du signal.
Pour cela, il faut faire appel à un dispositif non linéaire, avantageant une des alternances au détriment de l'autre. Ce fut, par exemple, le contact métal-cristal du détecteur à Galène ; puis, quand les lampes apparurent, on eut le choix, car tout coude de la caractéristique plaque engendrait une détection ; on peut dire sans exagérer que toute amplification s'accompagne d'une certaine détection. Ainsi fut imaginée la " détection plaque ", obtenue en polarisant la lampe à la naissance du courant plaque ; mais, comme aucun coude de caractéristique n'est très abrupt, cette détection n'atteignait une certaine efficacité que sur des signaux de grande amplitude.
Dès les débuts de l'usage des lampes, on s'aperçut qu'on obtenait une détection beaucoup plus efficace en insérant dans la grille le "condensateur shunté" qu'ont connu tous les anciens de la TSF et en retournant le circuit grille à l'extrémité positive du filament. Cette "détection grille" fut-elle imaginée rationnellement par les théoriciens des lampes ou découverte empiriquement ? Je n'en sais rien ; pendant longtemps le fonctionnement intime de la détection grille est resté assez obscur pour la plupart des amateurs.
En réalité, elle exploitait le redressement du signal radio-fréquence par la diode formée par la grille et le filament ( ou, plus tard, la cathode ). Ce redressement chargeait le condensateur de grille selon l'amplitude du signal et la résistance assurait l'écoulement de ces charges, permettant au potentiel moyen de la grille de suivre la modulation du signal. Mais la grille conservait son action sur le courant plaque et celui-ci reproduisait, amplifiée, l'enveloppe basse fréquence du signal. Notons que la HF s'y trouvait aussi, ce qui permettait la célèbre " détectrice à réaction ", qui rendit tellement de services pendant bien des années.
Le dimensionnement des éléments ( condensateur et résistance ) était le fruit d'un compromis. Il fallait que la résistance soit grande devant la résistance de la diode grille-filament dans le sens passant pour que le redressement du signal incident développe une composante BF importante ; il fallait aussi que le condensateur soit assez grand pour présenter une faible impédance à la fréquence du signal incident. Mais la constante de temps, produit de ces deux grandeurs, limitait la fréquence de l'enveloppe BF que l'on pouvait ainsi récupérer. Avec les valeurs utilisées dans les débuts, de l'ordre de 100pf ( on disait 0,1 millième de microfarad ) et 2 mégohms, on avait déjà une atténuation de 3 dB un peu avant un kilohertz. Mais on ne s'en souciait guère, tellement contents d'entendre quelque chose !
Lorsqu'on commença à se soucier de la qualité de la reproduction, on imagina des remèdes. Le plus simple fut la détection dite " de puissance " qui consista à diminuer la résistance de grille, que l'on ramena vers 100 kilo-ohms ; c'était rendu possible par la plus grande conductance du système grille-cathode des lampes à chauffage indirect ; en outre, la détection se faisait sur des signaux déjà fortement amplifiés.
Une autre méthode, applicable seulement dans le cas des changeurs de fréquence, fut de remplacer le condensateur par un ensemble self et capacité en série accordé sur la moyenne fréquence, ce qui permettait d'obtenir une faible impédance à cette fréquence avec une capacité assez faible pour présenter un impédance très élevée aux fréquences BF. Cette astucieuse " détection Colebrook " fut néanmoins très peu employée, car la self devant accorder la faible capacité, était d'une réalisation fort délicate.
L'arrivée sur le marché de lampes plus complexes, et notamment des "double diode-triode" ou "double diode-pentode" détrôna la détection grille au profit de la détection diode, c'est à dire que l'on sépara les deux fonctions (redressement et amplification) jusque là assurées par la grille de la détectrice. L'avantage essentiel fut que l'on put effectuer le redressement à un niveau assez élevé pour assurer une linéarité suffisante sans pour autant surcharger l'amplification BF qui lui faisait suite ; un potentiomètre que l'on appelait " volume control " permettait de doser la fraction de la tension détectée que l'on appliquait à l'entrée de l'amplificateur BF.
Un autre avantage fut de pouvoir réaliser facilement une Commande Automatique de Gain (CAG en français et ACG : Automatic Gain Control en Anglo-saxon, appelée aussi, surtout au début, Anti-fading ). La cathode commune aux diodes et à l'amplificatrice ( triode ou pentode ) étant à un potentiel voisin de celui de la masse, le redressement d'un signal par les diodes engendrait naturellement un potentiel négatif qu'il suffisait d'utiliser, avec les découplages convenables, pour polariser les grilles des lampes " à pente variable " qui précédaient la détection.
Généralement, les doubles diodes étaient utilisées en détection mono-alternance : une des diodes, attaquée par le secondaire du dernier transformateur moyenne fréquence, engendrait la composante basse fréquence amplifiée ensuite, et l'autre diode, attaquée par une capacité à partir du primaire de ce transformateur, était pré-polarisée. Elle servait uniquement pour le CAG, et permettait de ne déclencher le CAG que lorsque le signal avait une amplitude suffisante. On appelait cette disposition " CAG différé ", ce qui implique une idée de retard dans le temps. On aurait dû l'appeler plutôt " CAG décalé ".
Le condensateur shunté n'avait pas disparu ; il s'était simplement déplacé et se trouvait alors dans le retour du secondaire du dernier transformateur moyenne fréquence. Les mêmes considérations que pour la détection grille régissaient son dimensionnement ; les mêmes remèdes que pour la détection grille étaient parfois conseillés.
Pour ma part, j'avais adopté une disposition que je considérais comme bien meilleure. J'avais pu trouver un transformateur moyenne fréquence avec un secondaire à prise médiane, permettant d'attaquer la double diode en symétrique. Ainsi, le signal à moyenne fréquence s'annulait dans le circuit de détection, et une toute petite capacité suffisait à éliminer les harmoniques pairs, qui seuls étaient présents. Une détection spéciale assurait la commande automatique de gain.
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